Le parti socialiste, un parti d’élus et de notables ? D’aucuns se demandent comment se fait-il qu’il y ait encore des militants et non comment se fait-il qu’il n’y ait que 100 000 militants ?
Les socialistes d’aujourd’hui ressemblent fort aux communistes des années 1980 : un parti en quête d’une rénovation, vaine.
LE PS, ce « Grand Cadavre à la Renverse » pour rependre le titre d’un ouvrage de BHL est à bout de souffle, en situation de mort clinique diront les plus réalistes et les formules incantatoires n’y pourront rien changer !
Le MOUVEMENT, cette aptitude à capter et /ou à anticiper les transformations sociétales a déserté la pensée socialiste. On assiste à une déconnexion du parti socialiste , censé dire le monde et ceux qui le vivent. On assiste depuis quelques temps au spectacle affligeant d’une bataille de personnes et non d’idées.
Le Parti Socialiste suivra-t-il la même trajectoire que le Parti Radical ? Sera-t-il amené à céder la place à une gauche, plus moderne ? Tous les indicateurs, tous les signaux semblent aller dans ce sens.
On peut également se demander s’ils ne paient pas au prix fort le refus de tout changement, le sectarisme et les contradictions idéologiques qui les confinent à la schizophrénie.
Il ne s’agit plus d’incarner un idéalisme naïf. Il ne s’agit plus de se laisser enfermer dans le seul registre de la générosité et de l’angélisme. C’est à la fois stérile et profondément nuisible, même pour les plus fragiles. Les querelles de chapelles ajoutées au vide idéologique donnent l’impression d’un voyage au bout de l’enfer. La jacquerie de Manuel Valls est, à plus d’un titre , révélatrice d’un malaise profond de la maison socialiste. Le feu a déjà entamé les fondations mais il n’y a aucune réserve d’eau pour éteindre l’incendie. Le tarissement d’idées et l’absence de mouvement ne font qu’amplifier le sirocco jusqu’à l’assèchement. Ce n’est pas étonnant si un Jack Lang, depuis ses appartements Place des Vosges compare le PS à un arbre sec.
La « déréliction » des socialistes pour reprendre un terme cher à Hannah Arendt les confine, in fine, à un spectacle pathétique.
Même si l’histoire a plus d’imagination que les hommes, il me paraît difficile de voir, un jour, un parti socialiste tel qu’il existe aujourd’hui, sectaire et pétri de contradictions renaître sur ses propres décombres.
La Gauche Moderne, ce petit « poucet » de la politique a compris qu’il fallait muter, se transformer, s’ouvrir. Elle est le versant social du libéralisme avec qui il faut composer et non combattre. C’est certainement cet antilibéralisme pavlovien qui a contribué, entre autres, à tuer le socialisme à la française.
Nesrédine Ramdani