- Nesrédine Ramdani : « Je ne prends pas mes ordres au parti... C'est une chance pour moi ! »
lundi 20.09.2010, 05:07 - La Voix du Nord
Un «patron» de l'UMP local dont le bilan, lors des derniers scrutins, est loin d'être à la hauteur de ses espérances.
| LES QUESTIONS QUI FÂCHENT |
L'UMP héninoise, ou comment la faire décoller... C'est le challenge qu'essaie de relever Nesrédine Ramdani depuis quelques années. Avec beaucoup plus de désillusions que de bonheur... Petite séance de rentrée des Questions qui fâchent avec un optimiste forcené.
PAR PASCAL WALLART
henin@info-artois.fr > Faut-il une bonne dose de masochisme pour porter les couleurs de l'UMP dans ce secteur ?
« Non, pas forcément. Je pars d'un constat. Moi, je suis arrivé dans cette ville censée être un bastion socialiste. Voilà qu'on se rend compte qu'aujourd'hui, le PS est en chute libre et que la ville est devenue la vitrine du FN de Marine Le Pen. Alors quand je regarde mes chiffres, je relativise et je me dis qu'entre une gauche désavouée et un FN montant, on a toute notre place ! On a aujourd'hui sur Hénin un représentant officiel alors que le PS n'en a plus ! Moi je suis un social-libéral et je me sens bien ici pour défendre mes idées... » > Depuis 2004, l'UMP est présente dans la commune, mais pourquoi la mayonnaise a-t-elle tant de mal à prendre ? Il n'y a toujours pas de scrutin de référence... « Pas du tout, il faut se souvenir qu'il y eut des municipales où Mme Hauchart avait fait un chiffre de près de 20 % ! » > Oui mais parlons uniquement de l'UMP là c'était autre chose et un autre temps... « Si, si, c'était le centre-droit. Moi, vous savez, je m'inscris dans un mouvement où il y a diverses sensibilités, de la Gauche moderne au Nouveau centre... On essaie de construire quelque chose. Pour l'instant, ça ne paie pas mais ça ne fait que 3 ou 4 ans que je suis là, il faut me laisser le temps. J'ai des convictions, j'essaie de les défendre et j'espère qu'à terme cette mayonnaise finira bien par prendre... » > Toute la genèse de l'implantation du mouvement à Hénin a été jalonnée de conflits de personnes, Romain Plichon avec Laurent Bocquet, puis vous avec Laurent Bocquet, enfin Laurent Bocquet avec l'appareil... « Bocquet, c'est vraiment une parenthèse très courte. On se réfère à un bonhomme dont on ne sait pas ce qu'il est devenu, sauf que la fédération lui a retiré sa carte. C'est un épiphénomène sur lequel il ne faut pas se focaliser... Depuis 4 ans, on travaille à un climat plus serein qui est indispensable si on veut décoller. Et puis, depuis 4 ans, il y a une stabilité au niveau de la représentation du mouvement tout de même... » > Il y a quand même, suite aux municipales de 2008, une réputation qui colle aux basques de l'UMP à cause de certains mauvais choix de la fédé... Est-ce que vous n'en payez pas aujourd'hui encore les pots cassés ? « Est ce que j'en paie les pots cassés, je ne sais pas. Les choses ne sont pas si simples, il y a plein d'autres éléments à prendre en considération... Moi je ne suis pas responsable de choix qui ont parfois été malheureux. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il faudra être plus vigilant qu'on l'a été jusqu'à présent dans le choix de nos investitures de candidats ... » > Vous n'avez pas parfois l'impression d'être délaissé par la fédé ?« J'ai un réseau militant du côté de la fédération, je peux compter sur le président et le secrétaire départemental. Et puis, vous savez, je suis un grand garçon ! Moi je dirais plutôt que j'ai une liberté de ton, qu'on ne m'impose rien. Je ne prends pas mes ordres au parti, vous savez. C'est une chance pour moi. » > Lors des dernières municipales, pourtant, un coup de pouce de plus haut aurait été judicieux. « Là, je vous le concède, j'ai eu le soutien franc d'élus locaux et de parlementaires du Nord comme M. Lazaro ou Mme Mauroy. Le reste était, on dira, un peu timide, et j'aurais effectivement aimé avoir un poids-lourd qui vienne me soutenir, ça aurait été un signe fort pour moi... » •
- Régionales, ouverture, coup de blues...
lundi 20.09.2010, 05:07 - La Voix du Nord
> Après les Régionales, un sentiment amer ? ...
« On a pâti de l'abstention, et puis il y a eu cette volonté d'ouverture que les militants ont, c'est vrai, mal vécu. D'ailleurs à la tête de l'appareil, je pense qu'on en a aujourd'hui tiré les leçons... Maintenant, je n'ai pas de sentiment d'amertume particulier et, contrairement à ce qui est véhiculé, je n'ai aucunement l'impression qu'Anne-Sophie Taszarek m'ait piqué mon siège. Je vous rappelle qu'on est sur le principe d'une liste homme-femme et que, pour prendre sa place, j'aurais tout simplement dû m'appeler Nacera ! Ceci dit, il me faut rappeler qu'on m'avait quand même placé en position éligible... Et, à ce que je sache, il n'y avait le moindre candidat des minorités visibles en position éligible sur les listes du Parti socialiste. Alors, pour moi, ce scrutin, ça a été tout simplement une belle expérience et je ne regrette rien... > Pour intégrer le conseil régional, il faut désormais combien de démissions au sein de votre groupe ? « Dans la liste du Pas-de-Calais, il en faut deux... Mais ne vous inquiétez pas pour moi, d'ici 2014, il se passera beaucoup, beaucoup de choses ! » > Quels sont, justement, vos rapports aujourd'hui avec Anne-Sophie Taszarek ? : « On se voit, on s'envoie des mails et on s'échange des coups de fil. Tout va bien. La preuve, on devrait bientôt manger ensemble ! » > On sent de votre côté un coup de mou depuis les régionales ? « Vous savez, je suis père de famille, j'ai également un métier, enseignant, et cette vraie vie me prend beaucoup de temps. Mais j'essaie pourtant d'être présent pour les grands rendez-vous locaux, comme les conseils municipaux ! » > Vous n'avez pas parfois l'envie de tout laisser tomber ? « Moi, pas du tout, je suis un homme de conviction et il est même de mon devoir, en tant que Républicain de défendre mes idées... »
