Ces femmes et ces hommes de l'UMP essaieront de faire un meilleur résultat cette année.
Au niveau national, l'objectif du Parti de la majorité sera de faire mieux que lors des dernières élections (deux régions acquises). Un challenge plus difficile à relever dans la région, ancrée à gauche
André Flajolet et Philippe Rapenau se réchauffent comme ils peuvent ce vendredi matin au Brussel Café devant la place du Cantin. Le souffle du Bassin minier les glaceraient-ils ?
« Marre du Parti socialiste »
À Lens, l'UMP - le Parti de la majorité présidentielle - n'est pas vraiment en terre promise.
La région - bastion de la Gauche - non plus d'ailleurs. Mais emmenés dans le sillage de Valérie Létard, secrétaire d'État en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat , ces femmes et hommes se disent prêts à relever le défi de déboulonner l'édifice Percheron : « Il y a le besoin d'un grand souffle d'air autour de trois vecteurs fondamentaux, l'emploi, la santé et l'environnement, » annonce André Flajolet. Volontairement frondeur, le député veut faire table rase du passé : « On ne peut pas continuer d'avoir la nostalgie de la dernière gaillette de 1984 ou des corons - qu'on veut moderniser sans l'avis des citoyens. Il y en a marre du Parti socialiste, de son intolérance, de son habitude d'exiger toujours tout... » La marque de défiance vis-à-vis du gouvernement hérisse les cheveux du maire de Saint-Venant : « Il faut arrêter que la région soit constamment contre l'État mais plutôt miser sur un partenariat. Ici, l'État est quand même intervenu sur des dossiers comme le Louvre-Lens ou le tramway. Et l'État peut aider dans des secteurs comme les pôles de compétitivité... » Plus pragmatique, son voisin Arrageois Philippe Rapenau mise, lui, sur la pédagogie : « Il faut expliquer ce que doit faire la région par rapport à ses compétences obligatoires et celles volontaires. Tout en gardant ce fil conducteur qui est l'emploi. » Et, visiblement, le fonctionnement actuel de la région ne leur plaît pas.
Philippe Rapenau veut aller plus loin en dépoussiérant l'institution régionale : « Il faut que l'on concentre nos efforts sur les petites entreprises et l'artisanat non délocalisables. Aujourd'hui, c'est un parcours du combattant pour les entrepreneurs qui ont besoin de subvention auprès de la région. Pour quelques centaines d'euros, cela prend des mois. La solution que l'on propose c'est que certaines décisions se prennent localement. Il faut que la région puisse s'autosaisir via le banque de France pour qu'on puisse ensuite apporter notre soutien avec une avance remboursable aux artisans via une structure consulaire. Lille, c'est très loin parfois... » André Flajolet n'hésite pas à sortir des chiffres pour invoquer une décentralisation : « Pour une subvention de 265 euros donnée à un artisan, il faut compter le double pour la gestion du dossier. Que l'on consacre plus d'argent pour l'activité et moins pour les études. » Et Philippe Rapeneau de couper définitivement l'herbe sous la rose : « Le territoire souffre et la région a toujours été à Gauche. Aujourd'hui, on est les derniers partout sauf pour le taux de chômage. Il faut que ça change, que l'on nous essaye pendant quatre ans. » Les électeurs apporteront leur réponse les 14 et 21 mars prochains.
M. P.
L'Avenir de l'Artois