Les bases jetées dès 1968 avec l'union douanière, puis en 1986 avec l'Acte Unique et enfin en 1992 lors du Traité de Maastricht nous ont permis de former un marché aux débouchés spectaculaires : il représente aujourd'hui 495 millions de consommateurs. Autant dire que l'Europe en temps de crise est plus une force qu'une faiblesse. Nous replier sur nous-même est une tentation qui serait en réalité un non-sens économique.
Il ne faut pas renoncer au rêve européen même si, avec la crise, il existe des tendances naturelles de retour au protectionnisme.
Certes, le peuple français a exprimé ses doutes, ses incompréhensions devant certaines évolutions, son refus de certaines dérives. Il faut en tenir compte.
Mais il faut le faire en cherchant des voies nouvelles :
- une pause dans l'élargissement car notre capacité d'intégration a des limites
- de nouvelles règles de gouvernance pour éviter la paralysie d'une trop lourde machine
- des projets concrets pour répondre aux attentes réelles des Européens, par exemple la sécurité énergétique, la lutte contre les pollutions, la préservation de la santé, ou la maîtrise des flux migratoires
- la relance enfin, pour ceux qui en ont le désir, d'un vrai projet politique qui donnera à l'Europe les moyens de conduire une stratégie cohérente de croissance et d'emploi, tout en défendant sa vision de la marche du monde.
La construction européenne, dans un monde chaotique, est un miracle.
N.R